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Projet international « Modèle intégré de système de vie dans un territoire contaminé par la radioactivité »
La situation démographique dans les territoires contaminés par le désastre de la centrale nucléaire de Tchernobyl est maintenant catastrophique. Le taux de mortalité y est plusieurs fois supérieur au taux de natalité. En République du Belarus, l’indicateur correspondant à la différence entre natalité et mortalité, qui prend des valeurs négatives depuis 1994, était de -5,9%0 en 2005. Les régions ukrainiennes affectées par l’accident de Tchernobyl connaissent une situation similaire.
La mortalité excessive a été étroitement associée aux maladies cardiovasculaires et aux pathologies cancéreuses qui augmentent nettement chaque année.
La baisse du taux de natalité provient de l’atteinte des systèmes de reproduction, masculins comme féminins, qui induit des pathologies du développement fœtal.
L’état actuel de l’environnement des zones les plus contaminées qui est un environnement de radioactivité complexe est pour le moins très préoccupant. Le danger principal pour la santé humaine provient des radionucléides Césium 137 (Cs-137) et Strontium 90 (Sr-90) qui pénètrent dans l’organisme par l’alimentation.
Beaucoup de secteurs d’Ukraine et de Biélorussie sont aussi contaminés par des agents à propriétés chimiques ou physiques toxiques comme le plomb, les pesticides et les composés azotés. Quand ceux-ci sont combinés avec des éléments radioactifs, ils sont extrêmement dangereux pour la santé humaine et animale.
La présence constante de radionucléides Cs-137 dans l’organisme humain induit un ensemble complexe de changements affectant les organes vitaux et les systèmes qu’ils gouvernent. Ceci inclut les processus de destruction et reconstruction. Il en résulte que les personnes vivant dans les territoires contaminés par Tchernobyl ont certaines caractéristiques de leur métabolisme et du fonctionnement de leurs organes qui ne permettent pas de les définir comme des personnes en bonne santé. Ceci posé l’approche des traitements, prévention et réadaptation des maladies (maladies infectieuses, blessures etc.) doit prendre en compte ces spécificités.
Lors de l’élaboration de régimes alimentaires pour les personnes qui ont été exposées aux agents radioactifs, il faut prendre en compte les spécificités de leur métabolisme. Il est acquis que le métabolisme de personnes vivant dans des secteurs pollués avec des éléments radioactifs a considérablement changé. Cela exige le développement et l'introduction des régimes qui fournissent une correction aux dysfonctionnements existants. La nourriture ne devrait pas contenir d'éléments radioactifs du tout.
La population qui continue à présent à vivre dans les territoires contaminés par la radioactivité est dans une situation extrêmement difficile, non seulement à cause de l'absence de soutien matériel et social de la part de l'État, mais aussi à cause de l'absence de perspectives pour la région dans laquelle elle vit. Sur les territoires pollués par des éléments radioactifs, il est interdit de construire et de créer des entreprises sources d’emplois, de soutien matériel et financier.
Cette situation affecte assurément le moral de ceux qui sont condamnés, en l’absence de soutien médical et de protection financière et sociale adéquates, à demeurer dans des conditions d’exposition chronique à la radioactivité.
Les gouvernements, celui de l’ex-URSS comme ceux du Belarus, de l’Ukraine et de la Russie n’ont pas pu résoudre les principaux problèmes humanitaires résultant de l’accident de Tchernobyl. Ceci a conduit à une dégradation considérable de la santé de ces populations.
L’attention de l’opinion publique internationale devrait être attirée sur les problèmes de Tchernobyl, d’abord du fait de la perception insuffisante de la gravité de ces problèmes. Des informations scientifiques objectives doivent être produites et diffusées largement.
La position qui consiste à dissimuler l’étendue réelle des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, tout en répugnant à mettre en œuvre les mesures qui s’imposent pour protéger la santé publique, est inhumaine. Aussi des informations objectives et des actions adéquates pour assurer réellement la santé des populations exposées de façon chronique à la radioactivité sont terriblement nécessaires.
Les actions menées de façon unidimensionnelle (dans le secteur médical, social ou économique) depuis plus de vingt ans dans cette région n'ont pas apporté de résultats positifs en termes d'amélioration de la santé de la population. Cela provient, à notre avis, de l’absence de programme complet de soutien à la vie dans les territoires affectés par l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. L’existence de difficultés économiques dans l’ex URSS, y compris en Ukraine et Biélorussie ne permet pas de mettre en œuvre un plan gouvernemental complet de mesures de protection contre la radioactivité, ce qui a sans aucun doute aggravé la situation démographique comme l’état de santé de la population.
Nous en concluons que la seule voie de sortie de cette situation passe par une assistance internationale, basée sur les principes d’une coopération démocratique. Ceci nécessite de fournir des informations scientifiques fiables à la communauté internationale. Cela suppose aussi sa participation active dans la promotion de l'adoption de mesures efficaces pour surmonter les conséquences humaines du désastre de Tchernobyl.
A cet égard, le premier but du Centre Ecologie et Santé de Kiev en Ukraine, est d'informer la communauté internationale sur la situation que connaissent les territoires affectés par l’accident de Tchernobyl. Le Centre se donne aussi pour but de fédérer les efforts des médecins, économistes, industriels, politiques etc., pour engager un ensemble de mesures visant à assurer la sécurité pour la santé des populations vivant dans les secteurs contaminés par des éléments radioactifs.
Le projet, intitulé « Modèle intégré de système de vie dans un territoire contaminé par la radioactivité », vise à coordonner les efforts de la communauté internationale dans la conception de mesures de sécurité sanitaire pour les populations exposées à la radioactivité dans l’un des secteurs les plus contaminés d’Ukraine. Les enseignements acquis dans la région seront par la suite diffusés aux autres territoires contaminés.
L’objectif principal du projet est la conception d’un modèle de système de vie dans des conditions d’exposition à la radioactivité afin d’améliorer la situation démographique comme l’état de santé des populations vivant dans les territoires contaminés par la catastrophe de Tchernobyl. Le projet est basé sur les principes de radioprotection individuelle et collective de la population.
Après analyse de la situation post-catastrophe et consultation des représentants des autorités locales, il a été décidé que le district d’Ivankov de la région de Kiev serait retenu comme territoire pilote. Celui-ci est l’un des plus gravement contaminé par de très fortes concentrations de radionucléides Césium 137 et Strontium 90 ;
Les objectifs majeurs du projet sont les suivants :
- Création d'une carte moderne et véridique de contamination radioactive du territoire du secteur d’Ivankov comme base pour le futur travail d'amélioration nette des fonctions de la chaîne biologique "terre - végétation - animaux - humains".
- Nutrition saine, préventive et équilibrée pour la population du secteur pilote. Monitoring de la radioactivité interne de la population du secteur pilote.
- Information du public quant aux sérieux problèmes de santé que connaissent les populations vivant dans les zones contaminées. Le but de cette initiative est d'attirer l'attention internationale et l'assistance humanitaire, tout particulièrement dans le contexte politique actuel de désinformation.
- Construction d’un centre hospitalier moderne à même de mettre en œuvre des examens médicaux systématiques et minutieux et le traitement adéquat, avec des mesures préventives appropriées pour les patients.
- Il s’agit du Centre hospitalier régional de la ville d'Ivankov qui, doté de l'équipement médical et diagnostique nécessaire, prendra en charge les traitements existants pour les patients ayant été exposés aux polluants radioactifs. Le centre hospitalier régional travaillera aussi à la prévention des maladies associées à l'exposition aux éléments radioactifs.
- Développement de nouvelles méthodes de traitement et de prévention pour des maladies causées par l'exposition à la radiation afin de protéger la santé des liquidateurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl et les victimes de contamination nucléaire. À cette fin, le Centre de réadaptation des victimes de Tchernobyl à Kiev doit être rénové. Ce Centre rassemblera l'expérience et la connaissance acquises au cours des années où il prenait en charge la réadaptation de personnes affectées par l'irradiation externe et interne.
- Développement de programmes de réadaptation pour les enfants des secteurs affectés par la centrale nucléaire de Tchernobyl ayant une affection cardiovasculaire.
- Développement de programmes de protection sanitaire maternelle et infantile dans le territoire pilote.
- Développement et mise en œuvre de technologies pour la production d’aliments favorables à la santé dans le secteur pilote.
- Création du Festival international d'arts à Ivankov (avril 2011), manifestation de solidarité de la communauté internationale avec la population des secteurs contaminés pour le 25° anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.
- Diffusion du film « Tchernobyl, cœur de l’Europe ».